PLUS DE 50.000 ENTRÉES DEPUIS JANVIERL’ASPECT SANS TABOU SÉDUIT LE PUBLIC
PLUS DE 50.000 ENTRÉES DEPUIS JANVIER
L’ASPECT SANS TABOU SÉDUIT LE PUBLIC
Scène des Ailes de l’amour où le boucher Thami (interprété par Omar Lotfi), tout en maniant la viande, découvre l’amour et les jeux érotiques.
Le film «Les ailes de l’amour » en tête du box office national. Selon le palmarès diffusé par le Centre cinématographique marocain (CCM), le film réalisé par Abdelahaï Laraki a enregistré 50.298 entrées depuis janvier, surclassant «Femmes en miroir» (40.401 entrées) et «Zahaymer» (32.844 entrées).
Au-delà de la qualité technique, des costumes et des décors, c’est certainement le cocktail amour et sexe qui a séduit le public. La trame du film tourne autour de l’histoire d’amour d’un boucher, avec beaucoup de séquences érotiques. Si cela a choqué quelques-uns, le côté sans tabou semble plaire à la majorité.
En fait, ce film n’est pas le premier à avoir osé braver la censure. En effet, ces derniers temps, le cinéma marocain est plus en phase avec la société qu’il y a 10 ans. «Dans les années 90, il y avait le cinéma marocain d’un côté et la société de l’autre. Mais depuis 2000, une sorte de connexion s’est mise en place», explique Nabil Ayouch, réalisateur notamment de «Une minute de soleil en moins». Un film sorti en 2002 et qui a créé la polémique car il avait traité le sujet de l’homosexualité. Avant, c’est «Un amour à Casablanca» en 1993 d’Abdelkader Lagtâa et interprété par Mohamed Zouhir et Mouna Fettou qui avait secoué le box office. Après lui «Marock» de Leila Cherkaoui, «Casanegra» de Nour-Eddine Lakhmari (2008) ou «Amours voilés» (2010) ont profité de la brèche ouverte par leur prédécesseurs. Au-delà de l’aspect provocateur de ce mouvement, les réalisateurs semblent vouloir passer de nouveaux messages. Les films s’intéressent de plus en plus aux vrais problèmes de la société. De plus, les films marocains bénéficient globalement d’une qualité de réalisation accrue et connaissent une ascension fulgurante en termes de nombre de films sortis par an. En effet, ce chiffre est passé de 1 à 2 par an dans les années 90 à une dizaine environ actuellement selon le CCM.
Mais les problèmes du cinéma marocain sont loin d’être finis. Il y a d’abord les salles de cinéma qui se raréfient. Pas moins de 243 sur 280 ont fermé depuis le début des années 80. Aujourd’hui, dans les grandes villes du Royaume, les complexes cinématographiques exercent un monopole sur le secteur.
Autre problème, il y a un manque certain d’écoles dédiées à la formation aux métiers du cinéma. Seuls quelques centaines de lauréats sortent chaque année des écoles ESAVM (Ecole supérieure des arts visuels de Marrakech) et EMCC (Ecole supérieure des arts visuels de Casablanca).
K. A. avec F. E. O.
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